Des chercheurs ont rapporté hier que le virus de la grippe aviaire (H5N1) peut se transmettre de la mère au foetus à travers le placenta. L’étude montre également que le virus n’infecte seulement les poumons, mais il affecte d’autres organes (les voies digestives, le cerveau, le foie et les cellules sanguines.
Ian Lipkin et l’équipe du professeur Jiang Gu de l’université chinoise de Pékin ont examiné les tissus d’un homme de 35 ans et d’une femme de 24 ans enceinte de quatre mois, décédés des suites de la grippe aviaire. « Ces travaux nous aident à comprendre pourquoi le taux de mortalité est élevé avec le H5N1« , a déclaré le docteur Ian Lipkin, de l’université de Columbia à New York, qui a dirigé cette étude.
Le virus de la grippe aviaire infecte principalement des oiseaux, mais il a tué 200 des 328 humains contaminés depuis 2003. Par crainte qu’une pandémie tue des millions de personnes, les experts examinent le virus dans ses moindres détails.
Transmission de la mère à l’enfant
Selon le journal medical « The Lancet », le foetus âgé de 4 mois que portait la jeune femme était contaminé. Selon les scientifiques, « l’étude montre que le virus peut se transmettre verticalement (de la mère à l’enfant) chez l’homme« . Les chercheurs ont noté que personne n’avait pensé que la grippe aviaire pouvait traverser le placenta et affecter les f?tus.
« Cytokine storm »
Leurs conclusions soutiennent également la théorie d’une « cytokine storm« , c’est-à-dire que le système immunitaire réagirait de façon excessive au virus dans certains cas et enverrait trop d’anticorps qui finiraient par tuer le patient porteur du virus.
« Les découvertes effectuées sur les poumons montrent que le nombre de cellules lésées est supérieur au nombre de cellules infectées. Cela soutient l’hypothèse qu’il pourrait y avoir des dommages provoqués de façon indirecte« , a déclaré Ian Lipkin.
Ils ont aussi mis en évidence le fait que le virus nuit aux cellules immunitaires, y compris les macrophages. Selon les chercheurs, le virus stimule non seulement des parties du système immunitaire, mais peut également en réprimer d’autres.
Ces résultats viennent contredire les précédentes études qui montraient que le virus H5N1 supprimait la réponse immunitaire.