La prématurité est devenue la première cause de mortalité infantile dans le monde, révèle une récente étude publiée mi-novembre dans The Lancet. Si les enfants meurent moins de maladies infectieuses, ils décèdent proportionnellement plus de complications médicales liées à une naissance prématurée.
Sur 6,3 millions d’enfants de moins de 5 ans décédés en 2013 dans le monde, 1,1 million l’ont été en raison d’une prématurité précise Le Figaro. En France, plus de 50.000 enfants prématurés naissent chaque année, représentant 7 % des naissances, un taux qui a plutôt tendance à augmenter.
Sur ces 50.000 naissances prématurées, 10.000 sont inférieures à 32 semaines, augmentant le risque de complications. A moins de 27 semaines, la mortalité peut atteindre 50 % souligne le Dr Élie Azria, chef de la maternité Notre-Dame de Bon Secours, de l’hôpital Saint-Joseph à Paris, dans le quotidien.
Age de la mère, grosses multiples et précarité
Si la prématurité ne pourra jamais être totalement évitée, il existe cependant certains facteurs de risque, comme l’âge avancé de la mère, les grossesses multiples, mais aussi la grande précarité, une situation qui enregistre un taux de grossesses prématurées anormalement élevé de 18%. Plus globalement, les experts soulignent l’importance des conditions de vie quotidiennes (emploi, revenus, polluants, alimentation, stress, transports, sommeil, etc.) sur la santé en général et celle en particulier des femmes enceintes et de leur enfant.
Outre ces facteurs environnementaux et sociaux-économiques, le manque de suivi des femmes pendant la grossesse représente également un facteur de risque. Avec près de 8% de femmes qui ne consultent pour la première fois qu’après le premier trimestre de grossesse, des progrès notables pourraient être faits en France, estiment les spécialistes.
30% des femmes continuent de fumer
On sait qu’en matière de prévention des risques, l’information est essentielle. Or, beaucoup de femmes restent encore mal informées en la matière. Plus du tiers des femmes débutent ainsi leur grossesse sans aucune information spécifique, quand 30% d’entre elles continuent de fumer et 19% de boire de l’alcool, malgré des campagnes d’information menées récemment sur ces questions.
La prématurité est précisément la raison d’être de PremUp, une fondation en pointe sur cette question. A l’occasion de la 7ème édition des assises PremUp sur la prématurité, des économistes, médecins, chercheurs se sont retrouvés à Paris le 21 novembre dernier pour une journée d’échanges sur l’impact de l’environnement sur la santé de la femme enceinte et son enfant.