Plus de 150 cheminots exposés à l’amiante durant leur carrière, ont déposé hier un recours devant le conseil de prud’hommes de Paris contre la SNCF. Ils demandent la reconnaissance de leur « préjudice d’anxiété ». Certains vivent en effet très mal l’angoisse générée par l’annonce potentielle d’un cancer lié par leur exposition.
Plus de 150 cheminots ont donc déposé un recours devant le conseil de prud’hommes de Paris pour la reconnaissance par la SNCF de leur « préjudice d’anxiété ». Il s’agit d’agents, en poste ou retraités, ayant été exposés à l’amiante durant leur carrière, entre 1970 et 2000, et angoissés par l’annonce potentielle d’un cancer lié à cette exposition. A cause de cette exposition, ces agents sont suivis et subissent régulièrement des examens médicaux afin de vérifier leur état de santé. « Vous ne savez pas si ça va vous tomber dessus un jour« , explique cet ancien cheminot qui subit tous les ans un IRM. Chaque plaignant réclame alors 12.000 euros au titre de dommages et intérêts au titre de ce préjudice.
Une double reconnaissance
Ce recours a été déposé à l’initiative de Sud-Rail. Le syndicat réclame en effet « une double reconnaissance : la reconnaissance du préjudice d’anxiété car les agents vivent très mal cette situation et ensuite la reconnaissance que la SNCF a mis ces gens-là en danger en ne les protégeant pas. Ils ont besoin que le conseil dise que la SNCF les a maltraités« , explique à l’AFP Dominique Malvaud, représentant de Sud-Rail à l’audience.
Si ce « préjudice d’anxiété « a déjà été reconnu en octobre 2014 pour huit salariés d’un sous-traitant de la SNCF, un arrêt de la Cour de cassation en date du 3 mars dernier risque de limiter considérablement le champ d’application de ce préjudice, le restreignant aux salariés des entreprises inscrites sur la liste ouvrant droit à l’Allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante. Or, la SNCF n’en fait pas partie.
200 nouveaux cas chaque année
La décision du conseil des prud’hommes a été placée en délibéré au 1er juin. Pour rappel, selon les chiffres avancés par Sud-Rail, 30 à 50 cheminots décèdent chaque année d’un des cancers de l’amiante et plus de 200 nouveaux malades sont diagnostiqués chaque année.