L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (l’OFDT) et l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) ont publié les premiers résultats du Baromètre santé 2014 sur les usages de produits illicites par les adultes et analysé leurs évolutions. Et, il apparait que la consommation de cannabis reste encore élevée chez les jeunes adultes. Par ailleurs, les substances « stimulantes », telles que l’exctasy ou encore la cocaïne connaissent un succès croissant.
Selon les premiers résultats du Baromètre Santé 2014 publié par l’OFDT et l’Inpes sur les usages de produits illicites par les adultes en France, le cannabis demeure, de très loin, le produit illicite le plus consommé, expérimenté par 4 personnes sur 10 (42 %) chez les 18-64 ans.
L’usage au cours de l’année (usage actuel) est en 2014 le fait d’une personne sur dix (11 %) contre 8 % en 2010. L’usage régulier (au moins 10 usages au cours des 30 derniers jours) est pour sa part passé de 2 % à 3 % entre 2010 et 2014.
L’enquête montre qu’entre 2010 et 2014 l’usage actuel a augmenté pour toutes les tranches d’âge : la hausse touche en particulier les femmes de 18 à 40 ans et les hommes de 18 à 55 ans.
Les jeunes adultes en tête
Les jeunes générations demeurent toutefois les plus concernées par ces comportements puisque l’usage au cours de l’année atteint ainsi son niveau maximum chez les 18-25 ans : il est alors le fait de 34 % des jeunes hommes et 23 % des jeunes femmes contre, respectivement, 29 % et 17 % en 2010.
Cette hausse des consommations fait suite à une relative stabilité observée entre 2005 et 2010 et s’inscrit dans un contexte d’évolution de l’offre. « On constate ces dernières années un développement de l’offre tant pour l’herbe ? sous l’effet notamment de l’autoculture ? que pour la résine, dont la forte augmentation du taux de THC est à souligner », analyse François Beck, directeur de l’OFDT et l’un des auteurs de cette étude.
S’agissant des cannabinoïdes de synthèse, essentiellement vendus sur Internet et sur lesquels l’enquête se penche pour la première fois, 1,7 % des 18-64 ans interrogés en ont déjà consommé au cours de leur vie. Il s’agit majoritairement de personnes ayant déjà expérimenté une drogue illicite autre que le cannabis et, pour l’essentiel, d’hommes et de personnes âgées de moins de 35 ans.
Des usages de substances stimulantes orientés à la hausse
« Depuis le début des années 1990, la disponibilité et la demande de substances stimulantes sont globalement orientées à la hausse », rappelle François Beck.
Ce constat vaut particulièrement pour la MDMA/ecstasy. Que ce soit sous la forme de poudre et de cristal (MDMA) ou de comprimés (ecstasy), l’expérimentation de la substance concerne 4,3 % des 18-64 ans. L’usage dans l’année est passé de 0,3 % en 2010 à 0,9 % en 2014. Atteignant son niveau maximum entre 18 et 25 ans (3,8 %), il est trois fois moindre entre 26 et 34 ans (1,3 %) et devient quasi nul après 35 ans. Les progressions des prévalences interviennent alors qu’on observe qu’un renforcement de la diffusion des différentes formes du produit (poudre, cristal ou comprimés) ainsi que de leurs teneurs en principe actif.
Concernant la cocaïne, la part des 18-64 ans qui l’ont expérimentée est de 5,6 % en 2014. Cet usage au cours de la vie se situait à 1,2 % en 1995. Il a donc quadruplé en deux décennies, la disponibilité de la substance n’ayant en parallèle cessé de s’accroître au cours de la même période. L’usage de cocaïne au cours de l’année se situe pour sa part à 1,1 % des 18-64 ans contre 0,9 % en 2010. En 2014, l’usage actuel est déclaré par 3,1 % des 18-25 ans et 2,2 % des 26-34 ans, et régresse ensuite nettement. Les hommes sont 2 à 3 fois plus consommateurs.
Autres substances : usages dans l’année rares et stables
L’enquête fait également apparaître des niveaux d’expérimentations des autres substances très inférieurs à ce qui est observé pour le cannabis : qu’il s’agisse de l’héroïne (1,5 % des 18-64 ans en ont pris au moins une fois au cours de leur vie), des champignons hallucinogènes (4,8 %) ou du LSD (2,6 %). Les consommations actuelles de ces différentes substances sont stables et demeurent tout à fait marginales puisqu’elles ne dépassent pas 0,2 % de la population pour chacune d’entre elles.
Enfin, 7,3 % des 18-64 ans indiquent avoir consommé des poppers au cours de leur vie. Il s’agit majoritairement d’hommes de moins de 35 ans. L’usage actuel de ces produits, dont certains ne sont pas interdits à la vente, demeure rare (0,9 %).