Claude Evin, ancien ministre de la Santé, à l’origine de la loi portant son nom et réglementant la publicité pour l’alcool, monte au créneau suite à un amendement de la loi Macron qui pourrait changer la donne.
L’Assemblée nationale doit examiner aujourd’hui un amendement de la loi Macron, adopté le 3 juin dernier par le Sénat, et qui pourrait remettre en cause la loi Evin qui réglemente aujourd’hui la publicité pour l’alcool. Cet amendement a bien évidemment fait réagir Claude Evin, ancien ministre de la Santé, et qui s’exprime ce matin dans les colonnes du Parisien. Claude Evin considère en effet que l’amendement proposé par la loi Macron pourrait permettre aux publicitaires de faire « n’importe quoi » en matière de publicité pour l’alcool.
Publicité ou information?
L’amendement à la loi Macron porté par le sénateur Les Républicains, ex-UMP, Gérard César, tente de faire une distinction entre publicité et information. Il prévoit ainsi en effet que ne soit considéré comme publicité, et donc entrant dans le cadre de la loi Evin, que « les messages dont l’émetteur à un intérêt dans la vente du produit, et qui sont bien considérés par le consommateur comme de la publicité« . Un cadre flou et qui « même s’il semble technique, libérera de facto la possibilité de faire de la publicité en faveur de l’alcool « , déplore Claude Evin.
Pour Elisabeth Lamure, sénatrice UMP et cosignatrice de l’amendement, il s’agit simplement de clarifier les limites de la loi Evin, qui date de vingt-cinq ans. A ce jour, « toute évocation du vin dans un contenu journalistique, culturel, artistique, de divertissement ou encore ?notouristique peut être condamnée ». Selon elle, cet amendement « clarifie les frontières entre ce qui relève d’une part de la publicité et d’autre part de l’information journalistique et ?notouristique, de la création artistique et culturelle, en définissant ce qu’est la publicité ».