La COP de la biodiversité s’est achevée le 17 décembre à Cancún (Mexique) : les engagements des États montrent une conscience accrue des enjeux de la biodiversité, mais semblent timides dans un contexte inquiétant.
Les 196 pays signataires de la Convention sur la Diversité Biologique (CDV) se sont réunis du 4 au 17 décembre à Cancún, au Mexique. La majorité des États du monde font partie de cette convention, à l’exception notable des États-Unis, qui n’y sont qu’observateurs.
Il s’agissait notamment de dresser un bilan des vingt objectifs posés en 2010 à Aichi pour la période 2011-2020. Si quatre de ces objectifs ont été réalisés, la plupart n’ont donné lieu à aucun progrès. Pire, pour certains, la situation a tendance à se dégrader ? en particulier la pollution par les engrais, la sauvegarde des récifs coralliens et la protection des espèces les plus menacées. Le dernier « Rapport planète » du WWF a ainsi souligné que plus de la moitié des vertébrés ont disparu en quarante ans.
Dans ce contexte, des mesures concrètes étaient attendues. En préambule à la Convention, les États ont adopté une encourageante « déclaration de Cancún », visant à intégrer la préservation de la biodiversité dans les politiques sectorielles ? tourisme, agriculture, pêche, forêts.
Des progrès pour les aires marines
Le Mexique a profité de la Convention pour annoncer la mise en place de quatre nouvelles aires marines protégées, dont trois réserves de biosphère. Plus généralement, Kathy McKinnon, présidente de la Commission des aires protégées de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) a remarqué qu’« au cours des deux dernières années, nous avons assisté à une expansion remarquable des aires marines protégées, en particulier dans le Pacifique ».
Les gouvernements se sont par ailleurs engagés à réduire la pollution marine, y compris les débris plastiques, et augmenter la production de matériaux respectueux de l’environnement.
Climat et biodiversité : des problématiques à unir
Un plan d’action a court terme a été adopté pour aider les pays à restaurer les écosystèmes tout en s’adaptant aux effets du changement climatique : « Les gouvernements ont commencé à prendre conscience du fait que la biodiversité et le climat sont les deux faces d’une même pièce, que pour atteindre un modèle de développement soutenable, les questions de climat et de préservation des écosystèmes naturels sont intimement liées » a noté Pascal Canfin, directeur général du WWF France.
Des engagements ont aussi été pris pour améliorer les législations sur les biotechnologies et la biosécurité, notamment sur la détection des organismes génétiquement modifiés et la protection des ressources génétiques. La Conférence a également réclamé un doublement du financement international dédié à la protection de la biodiversité dans les pays en voie de développement ? un doublement qui aurait dû être appliqué dès 2015.
Si ce bilan est encourageant en terme d’intentions, l’absence d’accord contraignant ne présage cependant pas d’une amélioration rapide d’une situation déjà critique.