Depuis le lundi 23 janvier, les équipes de la Croix-Rouge donnent des carnets de santé nominatifs, personnels et confidentiels aux migrants des centres d’accueil et d’hébergement d’Île-de-France, avec un objectif clair : améliorer le suivi médical d’une population fragile et vulnérable.
Les équipes mobiles de la Croix-Rouge française effectuent régulièrement des consultations dans les centres d’accueil et d’hébergement de migrants sur tout le territoire national. Le suivi médical de ces populations nomades, ne parlant pas forcément français, pose des difficultés nombreuses, récurrentes et régulières. Les personnels perdent énormément de temps à retracer les antécédents médicaux, familiaux ou chirurgicaux du patient : à chaque nouvelle visite, il faut repartir de zéro. Pour pallier ces difficultés, une feuille de suivi, de format A4, est remise au migrant : mais elle se perd extrêmement souvent.
Un document « de santé publique »
Face à cette situation, le délégué national sanitaire de la Croix-Rouge française, Jacques Touzard, a mis en place, avec ses équipes, un procédé simple : depuis le lundi 23 janvier, l’ONG remet à chaque patient un carnet de santé personnel et confidentiel. « Ce carnet est un document de santé publique, qui permettra d’offrir aux migrants une prise en charge médicale plus simple et plus efficace. », a expliqué Jacques Touzard.
Une distribution systématique est prévue pour environ 2 000 migrants dans 46 centres d’hébergement d’Île-de-France ; elle devrait, en cas de succès, être étendue à l’ensemble du territoire français, métropolitain et d’Outre-Mer. A terme, la Croix-Rouge espère que 20 000 de ces carnets, traduits en anglais et en arabe, pourront être fournis aux migrants, et que l’initiative soit prolongée au niveau européen, notamment en Allemagne et en Grèce.
Un carnet de la taille d’un passeport
Ce carnet est rouge, de la taille d’un passeport : le but est qu’il tienne dans une poche et qu’il soit facile à transporter. Ainsi le personnel médical pourra disposer de toutes les informations nécessaires sur le patient, antécédents, allergies, maladies détectées lors d’une précédente visite : le suivi sera amélioré, les risques de contaminations en cas de maladie infectieuse réduits, et la santé d’une population par définition vulnérable renforcée.