La commission européenne a pris vendredi dernier une décision bien loin de faire l’unanimité. Elle a en effet autorisé l’importation et la commercialisation de 19 nouveaux OGM, et ce, sans que les états membres ne soient encore en mesure de les interdire sur leur territoire respectif.
Bruxelles a donc autorisé vendredi dernier l’importation et la commercialisation de 19 nouveaux organismes génétiquement modifiés: 17 variétés de maïs, colzas, sojas, coton, ainsi que 2 variétés d’?illets.
Cette décision ne manque pas de faire réagir, notamment les écologistes français. Alors que que onze de ces nouveaux OGM appartiennent au géant américain Monsanto, Noël Mamère s’emportait au micro de France 2 ce week-end. » On est dans une situation totalement absurde où on impose aux citoyens ce qu’ils ne veulent pas et où l’Union européenne plutôt que de nous protéger est le cheval de Troie de tous ces grands lobbies« .
La charrue avant les boeufs
Les critiques sont d’autant plus virulentes que l’Europe a pris cette décision avant même que les Etats membres ne se soient mis d’accord sur une proposition de réforme leur permettant d’interdire les OGM sur leur territoire respectif. Si les gouvernements européens approuvent la réforme, ils pourront ensuite s’opposer à l’importation et la commercialisation d’OGM sur leur territoire mais en cas de rejet du projet, la décision de Bruxelles s’imposera, et ce pour dix ans.
Néanmoins, pour les deux porte-paroles d’EELV, Julien Bayou et Sandrine Rousseaux, « dans une zone de libre circulation des marchandises, la possibilité laissée aux Etats d’interdire ensuite ces OGM sur leur territoire est un leurre« . « Les porcs et les jambons produits avec des aliments transgéniques en Pologne ou en Espagne se retrouveront sans aucune difficulté dans les rayons des grandes surfaces des autres pays. Il n’y aura en effet aucune possibilité de mettre en place des contrôles efficaces« , ajoutent-ils dans leur communiqué.
75 OGM en Europe
Côté américain, si on se félicite de voir « enfin » Bruxelles accepter ces nouvelles demandes, on déplore l’éventualité d’une réforme permettant aux états membres d’interdire ces mêmes OGM, « jugés sans risques par les propres scientifiques de l’Union européenne« .
Suite à cette décision, il existe désormais 75 OGM autorisés à l’importation pour la commercialisation en Europe. Un seul, le maïs MON 810 de Monsanto est quant à lui autorisé pour la culture.