Le « vespa velutina », plus communément appelé « frelon asiatique » a été repéré pour la première fois en France en 2004, dans le Lot-et-Garonne. Depuis, ce frelon agressif prolifère dans l’hexagone au point d’être désormais présent dans les 3/4 du pays. Redoutable mangeur d’abeilles, le frelon asiatique a déjà tué plusieurs personnes en France, des victimes qui avaient approché de trop près l’un de leurs nids.
Les premières femelles de frelon asiatique auraient pu être introduites en France il y a une dizaine d’années, via l’importation de poteries de Chine par un agriculteur du sud-ouest. Dès lors, l’espèce a proliféré très rapidement dans d’autres régions du sud, en remontant progressivement vers le nord-ouest du pays pour se répandre jusqu’en Bretagne. Elle continue aujourd’hui son expansion vers l’est. et a atteint les 3/4 du pays.
Frelon asiatique ou européen?
Avant toute chose, comment identifier un frelon asiatique d’un frelon européen. On repère facilement cette variété asiatique par sa couleur beaucoup plus foncée que son homologue européen. La tête du frelon asiatique est noire, sa face orangée et l’extrémité de ses pattes jaune. Par ailleurs, le frelon asiatique est plus petit, 3 cm, et cette différence de taille est tout particulièrement marquée chez la reine qui n’atteint que 3,5 cm.
Le nid
Comme les nids de guêpes ou de frelons européens, le nid du frelon asiatique est fait de fibres de cellulose mâchée. La reine construit son nid au printemps, le plus souvent en hauteur, dans les arbres mais également sous une charpente ou dans une cheminée. Un nid est le plus souvent de forme sphérique et dispose d’un orifice de sortie dans sa partie inférieure. Il peut atteindre jusqu’à 1 m de haut et 80 cm de diamètre.
La reine est la seule à survivre pendant l’hiver. Elle se cache durant toute cette saison froide pour ressortir au printemps, construire un nouveau nid et pondre une nouvelle colonie. Si un nid ne peut abriter « que » 2.000 frelons en moyenne, il peut toutefois produire quelques 13.000 individus sur une saison (entre avril et décembre), dont 550 nouvelles femelles sexuées, assurant la descendance de l’année suivante.
Alimentation
Le frelon asiatique nourrit ses larves de mouches, de guêpes, mais aussi d’abeilles, ce qui le rend nuisible pour la biodiversité. A l’âge adulte, il se nourrira de fruits murs et de nectar.
Piqûre
La piqûre de frelon asiatique est le plus souvent douloureuse, la dose de venin injectée lors de cette piqûre étant plus importante que celle d’une guêpe par exemple. Comme n’importe quel frelon, sa piqûre peut être dangereuse, notamment si elle touche les muqueuses, si elle est multiple ou si elle touche une personne allergique au venin. On ne peut exclure un risque d’oedeme de Quincke ou de choc anaphylactique suite à une piqûre.
Le venin du frelon asiatique est neurotoxique et cardiotoxique, il est donc fortement conseillé de consulter un médecin ou un pharmacien lorsque l’on a été piqué. Dans tous les cas, dès lors qu’une piqûre est constatée, il convient d’approcher l’endroit piqué d’une source de chaleur, le venin étant thermolabile.
Plus agressif
Si globalement le risque d’attaque n’est pas plus élevé qu’avec des frelons européens, le frelon asiatique peut se révéler plus agressif que son cousin dès lors que l’on s’approche de son nid. La reine est particulièrement tenace quand on menace son foyer, et quand on sait que son dard peut atteindre 5 mm, cela peut être douloureux.
D’une façon générale, la colonie attaquera si on la dérange. Or, on peut facilement la déranger sans le vouloir, en taillant une haie, en ouvrant un compteur EDF ou encore en passant la tondeuse. La colonie attaque en générale à moins de 10/15 mètres de son nid.
Biodiversité
Le frelon asiatique s’attaque aux abeilles. Or ces dernières contribuent à la biodiversité, au bon équilibre végétal, via la pollinisation qu’elles assurent en butinant de fleurs en fleurs. C’est pourquoi le frelon asiatique est la bête noire des écologistes qui souhaitent le voir disparaitre au plus vite.
Comment s’en débarrasser?
De nombreux sites appellent à la fabrication de pièges artisanaux au printemps, destinés à capturer les femelles, avant que celles-ci ne construisent un nouveau nid afin d’y pondre une nouvelle colonie. Or, après avoir étudié l’effet de ces pièges sur les colonies de frelons asiatiques, des scientifiques concluent à leur inefficacité. Les reines sont en effet trop nombreuses et ces pièges ne suffisent pas, d’autant qu’ils capturent d’autres insectes.
Un des seuls prédateurs connus du frelon asiatique est notre bon vieux poulet. Certains apiculteurs n’hésitent donc pas à installer des poulaillers au milieu de leurs ruches pour faire fuir l’hôte indésirable. On évoque également le cas de grenouilles qui se nourriraient occasionnellement de frelons. Mais à l’exception de ces prédateurs très occasionnels, les frelons asiatiques sont pas ou peu inquiétés dans l’hexagone ce qui leur permet de proliférer rapidement.
Qui appeler?
En cas de découverte d’un nid, le plus raisonnable reste alors de téléphoner à la mairie de votre commune qui vous transmettra toutes les informations nécessaires et le cas échéant le numéro de professionnels susceptibles d’intervenir pour détruire les nids détectés. Et le plus tôt sera le mieux car plus le nid est petit et plus l’intervention est facile.
Certaines villes comme Rennes notamment, ont mis en place un service gratuit, dédié à l’élimination de ces frelons asiatiques. Il suffit dans ce cas d’appeler pour qu’un professionnel prenne en charge gratuitement la destruction du nid détecté.